L’entrepreneuriat durable au féminin

10 avril 2023, 2023asemaphore-CSRinfluencers

Fanny Arnaudo est une entrepreneuse en durabilité basée à Genève. Dans sa recherche de sens dans son travail, elle a créé en 2015 Foound, une entreprise sociale composée d’un restaurant, d’un espace de coworking et d’une résidence d’artistes qui est proposée gratuitement. Elle a pu ainsi mettre plus de durabilité dans son travail et vivre en accord avec ses valeurs. 

Après des études en droit public international, une école supérieure de commerce et un master en entrepreneuriat, elle a travaillé pour de grandes entreprises. Ne s’y retrouvant plus, elle s’est progressivement orientée vers de plus petites structures afin d’être plus en accord avec sa vision.  « J’ai toujours été intéressée par la durabilité et l’entrepreneuriat. J’ai travaillé dans l’e-marketing, mais je perdais contact avec mes intérêts alors j’ai créé le travail de mes rêves. Un emploi qui soit plus solidaire, qui soutient les personnes que j’ai à cœur de soutenir et qui soit inclusif, offrant un espace qui est librement utilisé dans le cadre de la charte de Foound. »

Parmi les différentes actions mises en place, il y a la mobilité douce avec des vélos cargo, des trocs, du mobilier de seconde main, un restaurant avec des produits de saison et au label Fait Main etc. Fanny organise également des événements et propose aux membres et à des acteurs externes d’y créer leurs événements également. Foound a obtenu le label BCorp qui met en avant des entreprises avec des exigences environnementales et de gouvernance élevées. Pour tenir cet espace, Foound fait du troc de services : les bénévoles donnent cinq heures de leur temps en échange de place de coworking. Ceci a permis à Fanny de monter son entreprise en étant bien entourée, car l’entrepreneuriat peut être une activité solitaire. 

Le fait d’être une femme ne lui a pas paru un frein dans son aventure, elle a néanmoins perçu quelques difficultés. « En tant que femme, c’est vrai qu’on est moins prise au sérieux. Notre espace est communautaire donc il y a des règles, mais les utilisateurs testent plus nos limites parce que je suis une femme.  » Elle soutient des organisations féministes et a rejoint les Genuine Women, un groupe de femmes entrepreneuses, à qui elle donne accès gratuitement à l’espace.

La durabilité est donc un véritable engagement pour Fanny. Néanmoins être durable n’est facile, car comme elle le dit, « la durabilité est partout, dans les moindres détails ».

Son restaurant propose une carte qui varie en fonction des saisons et il est labellisé Fait Main.

Son restaurant, par exemple, propose une carte des plats qui n’est pas fixe, car le menu varie en fonction des saisons. Cela peut créer de la frustration, car les clients qui ont apprécié un certain plat, peuvent être déçus de ne pas le voir dans la carte la prochaine fois qu’ils reviennent. Un travail de sensibilisation des consommateurs doit donc être fait. Il y a aussi des coûts plus élevés : on ne peut pas acheter des produits à l’étranger où c’est moins cher, car c’est plus polluant. Les frais de labels sont également chers et demandent du temps et de l’investissement pour les acquérir. 

Mais Fanny fait le choix de la durabilité avec plaisir, cela lui a permis d’attirer des personnes comme elle et de créer un écosystème plein d’énergie qui « se renouvelle et une structure vivante qui se nourrit dans un cercle vertueux pour tous et toutes et la société. »

Les conseils qu’elle donnerait à toute femme voulant se lancer de l’entrepreneuriat durable serait de bien se renseigner et de savoir prioriser les tâches, car on ne peut pas tout faire. « Il faut jongler entre le temps accordé à une activité et son efficacité. Être flexible est une force, mais il on doit se poser des limites. Il faut aussi ne pas hésiter à bien s’entourer (des parents et amis qui ont donné un coup de main pour les travaux) et de chercher des aides pour des conseils plus spécifiques. Finalement, on doit garder une vision transversale et globale de la durabilité. » 

Ana